________________________________________________________________________________________________________________________________

Kristoff K.Roll et Thomas Charmetant convoquent . . .

. . . Tobie Nathan, Jean-Luc Godard, Mazarin . . .

Pour convoquer la pensée critique d'hier et d'aujourd'hui, ils font appel à la voix de chercheurs qu'ils donnent à entendre dans un tout autre espace sonore que l'habituel contexte de la conférence ou de l'entretien : la bande son qu'ils utilisent quitte alors son statut d'archive vers celui de matière première pour un jeu avec le temps, l'arrière plan : la musique créée en direct vient en contrepoint au texte et au timbre du thème qu'ils souhaitent défendre ; il convient également l'auditeur-spectateur à une écoute qu'il ne se connaissait peut-être pas.

_

Il utilisent des dispositifs électroacoustiques, instruments de musique, objets amplifiés et un lecteur CD aux fonctionnalités avancées.

_

___"C'est un film – les yeux fermés. Ce n'est pas la bande-son d'un film, ce n'est pas la musique d'un film, mais un film exécuté : un film de parole. Car dans ce film, s'écoute un personnage, le personnage principal de ce film invisible qui n'est autre que la voix, et la voix principale se nomme la parole – parole ici à entendre est donnée. Entente non pas autour de l’exposé d’un point de vue – mais alors dans l’industrie de points d’ouïe –, ni l’expression d’une opinion réponse à une batterie de questions, et ce n’est pas une conférence. C'est la parole principale à laquelle est donnée une table d’écoute au travail, une parole nullement enrobée de musique, espacée d'interludes, mais servie. Non pas servie sur un plateau, et non pas que les protagonistes aux micros – guitare et machinerie comprises dans le service – s'en servent, de la voix personnage – bien que soient impliqués son discours et, dans le discours, des documents, et la matière et la manière de la voix –, mais ils la servent en nous la donnant telle qu'elle pourrait s'entendre servie à l'écoute, c'est-à-dire en direct avec retard et bouclages compris – rejoignant ce que le porteur de la voix fait lui-même de son côté : de la composition. À nous désormais de composer avec cette parole recomposée en un documentaire qui sonne les oreilles, parole dont l’ensemble des traitements opérés sont au service du don de cette parole ainsi réfléchie".

Franck Gourdien - juin 2011

Ecouter avec Jean-Luc Godard

__________________